Le Vautour percnoptère est une espèce en danger d’extinction au niveau mondial. Afin de préserver ces rapaces qui viennent nicher sur le territoire, le Parc naturel régional du Luberon soutient leur alimentation. 7 placettes de nourrissage réparties dans le Luberon sont ainsi approvisionnées et entretenues par le Parc.

(photo PNRL)
7 placettes de nourrissage primordiales pour sauvegarder l’espèce
Pionnier, le Parc du Luberon a implanté des placettes d’alimentation des vautours percnoptères dès les années 1980.
Il gère aujourd’hui 7 placettes dans la zone de protection spéciale du Petit Luberon, en concertation avec l’ONF pour 3 d’entre elles.
2 placettes ont fait l’objet d’un contrat Natura 2000 en 2018 (mesure N23Pi « Aménagements artificiels en faveur d’une espèce d’intérêt communautaire justifiant la désignation du site ». Ce financement a permis de refaire les portes et les clôtures, abîmées par le temps.
Pourquoi soutenir l’alimentation du Vautour percnoptère ?
Jusqu’à une époque récente, le Vautour percnoptère trouvait une grande part de son alimentation dans les carcasses que les éleveurs laissaient dans la nature (brebis, chèvres).
De nos jours, ces pratiques ne sont plus autorisées. Les éleveurs intègrent un circuit d’équarrissage : les carcasses sont stockées à l’exploitation, puis collectées par camions via un service d’équarrissage qui les achemine vers un incinérateur.
Combinées à la régression des pratiques pastorales, ces nouvelles réglementations sanitaires ont fortement réduit les ressources alimentaires des vautours, qui chez nous sont des espèces dont l’existence dépend de l’Homme (espèce commensale).
En concertation avec les pouvoirs publics, des gestionnaires d’espaces naturels (dont le Parc du Luberon) ont élaboré le système des placettes d’équarrissage naturel : de petits enclos isolés dans la nature, implantés en fonction de la distribution locale des vautours percnoptères.
Ces placettes sont de deux types, devant obligatoirement faire l’objet d’un agrément par les services vétérinaires :
- placettes « boucherie » : le Parc du Luberon dépose des déchets de boucherie, permettant ainsi leur recyclage naturel ;
- placettes « éleveurs » : les éleveurs déposent des carcasses.
Grâce aux placettes boucherie, le Parc du Luberon met à disposition des vautours percnoptères une ressource alimentaire qui existe toujours mais qui avait été retirée du milieu naturel. Et ce, tout en améliorant le bilan carbone et l’empreinte écologique globale de la gestion des déchets organiques générés par les filières viandes.
— Un suivi par pièges photographiques
La fréquentation des placettes est suivie par pièges photographiques pour :
- vérifier que les vautours percnoptères les utilisent,
- mesurer la présence d’autres espèces.
Ce suivi photo permet aussi de contrôler les vautours percnoptères bagués dans le cadre du programme national de suivi de cette espèce très menacée (à peine 100 couples en France).
Les études menées conjointement par le Parc du Luberon, l’ONF et le CEN PACA, ont permis de démontrer, avec l’appui des analyses réalisées par l’Institut de recherche IMBE (Aix en Provence), que les placettes permettent d’améliorer la survie des percnoptères adultes. Mais elles n’ont pas d’influence avérée sur le succès annuel des nidifications. Ceci démontre que :
- les vautours percnoptères ne sont pas dépendants des placettes pour leur alimentation ;
- mais qu’elles fournissent un soutien alimentaire qui conforte la démographie de l’espèce à long terme, en améliorant la longévité des adultes reproducteurs.
Les objectifs du gestionnaire sont donc atteints, avec une mesure de gestion à l’impact positif et maîtrisé.
— Recommandation pour les promeneurs
L’efficacité des placettes dépend beaucoup de l’absence de dérangement humains. Elles sont situées à l’écart des principaux itinéraires pédestres. Si par hasard vous passez près d’une placette d’équarrissage naturel, merci de rester discret et de vous éloigner rapidement afin de respecter la tranquillité des oiseaux !
— Le poison : une menace pour les vautours
Projet financé avec le concours de l’Union européenne avec le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural.
L'ESSENTIEL
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Contrat Natura 2000 : 10 200 € HT financés à hauteur de
> 53% par l’Unio européenne
> 47% par l’Etat
> 20% par le Parc du Luberon
PLUS D'INFOS
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> Voir l’article sur la zone de protection spéciale Natura 2000
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