Le site Natura 2000 « Massif du Petit Luberon » est une zone de protection spéciale (ZPS), c’est-à-dire une zone réglementaire définie par arrêté ministériel, qui vise la conservation des oiseaux sauvages. Ce zonage permet au Parc du Luberon de mener le programme Natura 2000 en s’appuyant sur une réglementation adaptée aux enjeux ornithologiques exceptionnels.

© PNRL-Stéphane Legal
Un massif calcaire repère des grands rapaces
Culminant à 720 m d’altitude, le massif du Petit Luberon est une barrière naturelle délimitant Haute et Basse-Provence. Dans ses vastes parois rocheuses, nichent de grands rapaces parmi les plus menacés d’Europe, l’Aigle de Bonelli et le Vautour percnoptère, qui trouvent leur nourriture dans les milieux ouverts.
Cette grande richesse ornithologique est liée à une position géographique à mi-chemin entre mer et montagnes et à la présence d’une mosaïque de milieux naturels variés : pelouses pastorales, garrigues, forêts, canyons et cirques rocheux.
L’enjeu majeur ? La nidification de rapaces très menacés
En 2003, une zone de protection spéciale Natura 2000 (ZPS) y est délimitée, sur proposition de l’État et avec l’approbation des élus locaux. Cette zone comporte 17 049 ha répartis sur 25 communes.
Le Parc naturel régional du Luberon est animateur de ce site Natura 2000. Le document d’objectifs liste 32 espèces d’oiseaux de valeur patrimoniale, dont 22 d’intérêt communautaire, majoritairement liées aux milieux ouverts et rupestres. Ce zonage permet au Parc du Luberon de mener le programme Natura 2000 en s’appuyant sur une réglementation adaptée aux exceptionnels enjeux ornithologiques.
L’enjeu majeur de la ZPS concerne la nidification de rapaces très menacés, l’Aigle de Bonelli (1 couple) et le Vautour percnoptère (4 à 8 couples selon les années), qui trouvent ici l’un de leurs derniers bastions français.
Deuxième enjeu : le maintien de l’ouverture des milieux
Les milieux ouverts méditerranéens, liés notamment au pastoralisme, hébergent des oiseaux d’autant plus fragiles et originaux qu’ils dépendent du maintien de ces espaces ouverts :
- c’est particulièrement le cas d’espèces très menacées comme les Pies grièches à tête rousse et méridionale, le Traquet oreillard et le Bruant ortolan ;
- cela concerne aussi deux espèces de rapaces, la Bondrée apivore (espèce discrète qui se nourrit de guêpes) et le Circaète Jean-le-Blanc. Ces oiseaux utilisent les zones ouvertes pour s’alimenter, mais nichent dans les zones forestières. Le Circaète Jean-le-Blanc par exemple est spécialisé dans la chasse des serpents, qu’il ne peut se procurer que dans les garrigues basses parsemées d’éboulis et de pelouses sèches.
La fermeture des milieux ouverts, du fait de la reprise de la forêt associée à la déprise pastorale, constitue une menace majeure pour les populations de ces espèces. Les principales solutions opérationnelles résident dans le soutien aux filières d’élevage extensif (ovins, caprins), dont l’activité restaure les habitats naturels d’intérêt communautaire qu’utilisent ces oiseaux. Ce soutien à l’élevage permet en parallèle un développement économique local reposant sur une production agricole de qualité. Les contrats Natura 2000 pour le maintien des milieux ouverts se font dans cet esprit.
Des mesures plus spécifiques sont développées pour le maintien du Vautour percnoptère, en particulier autour de son rôle d’auxiliaire des bergers de par son rôle écologique d’équarisseur naturel.
— Les objectifs prioritaires de la ZSC Natura 2000 « Massif du Petit Luberon »
Ils visent à conserver les espèces d’oiseaux prioritaires et leurs biotopes, en cohérence avec le travail réalisé sur les habitats naturels au sein de la ZSC « Massif du Luberon ».
- Maintenir ou restaurer les populations d’oiseaux rupestres et leurs habitats, en priorité le Vautour percnoptère et l’Aigle de Bonelli, mais aussi l’Aigle royal, le Hibou Grand-duc et le Monticole bleu.
- Assurer la quiétude des sites de nidification des grands rapaces en période de reproduction.
- Maintenir ou restaurer les populations d’oiseaux de milieux ouverts et semi-ouverts et leurs habitats, en particulier les passereaux prioritaires (Traquet oreillard, Pies-grièches méridionale et à tête rousse).
- Conserver les milieux ouverts (soutien au pastoralisme) et la qualité de la ressource alimentaire pour les grands rapaces y trouvant leur nourriture, en particulier les espèces prioritaires (Vautour percnoptère et Aigle de Bonelli).
- Éviter toute perturbation des milieux ouverts en période de reproduction (broyage, brûlage dirigé).
- Maintenir ou accroître la population nicheuse de Circaète Jean-le-Blanc en garantissant la quiétude des sites de nidification forestiers, et la qualité des zones d’alimentation en milieux ouverts.
Projet financé avec le concours de l’Union européenne avec le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural.
L'ESSENTIEL
—
> Directive européenne « Oiseaux » : site FR9310075
> Superficie : 17 049 ha
> Altitude max : 720 m
> 25 communes
> 32 espèces d’oiseaux de valeur patrimoniale, dont 22 d’intérêt communautaire
PLUS D'INFOS
—
> Connaître l’ensemble des sites Natura 2000 animés par le Parc du Luberon
> Consulter l’Inventaire national du patrimoine naturel
CONTACTEZ-NOUS
—
Service Espaces naturels
Maison du Parc
60, place Jean Jaurès – 84400 Apt
> envoyer un mail
> 04 90 04 42 00