Le dolmen de l’Ubac

La construction du dolmen a eu lieu au tout début du Néolithique final, entre 3300 et 2900 av. J-C. Au cours de son utilisation qui a duré au plus 500 ans, la chambre sépulcrale a été progressivement comblée par des sédiments s’infiltrant au travers des dalles. Ces apports de terre ont fossilisé quatre périodes différentes de  son occupation. Cette sépulture a accueilli une cinquantaine de défunts de tous âges et sexe. Ils ont tous été inhumés en position contractée, les membres inférieurs repliés et ramenés près du tronc.

Après cette occupation, le site est tombé dans l’oubli.

Ce monument funéraire est constitué d’un tertre ou tumulus, dans lequel sont insérés un dolmen à chambre allongé et un couloir, pour lesquels sont effectivement employées de grosses pierres ; « tombe mégalithique ».

Le tumulus, un dôme de 14 m de diamètre, est constitué de terre rapportées et recouvert en surface d’une chape ou « carapace » de pierres plates.

Il est structuré à sa base par 2 couronnes concentriques de pierre jointives disposées verticalement et de grande taille (jusqu’à 1,30m de haut pour 0,60m de large).

La chambre funéraire, 3 m de long  et 1, 45m de haut, est constituée de 3 dalles de couverture, de deux murs latéraux en pierre sèche, d’un chevet à l’est, composé d’une dalle de pierre verticale complétée par un muret de pierre sèche et d’une entrée étroite à l’ouest formée par deux piédroits verticaux. Le couloir est constitué de murets de pierre sèche. Il était comblé de pierres après chaque inhumation.

Le déplacement des structures archéologiques a permis de préserver un patrimoine rare, qui renait à 500 mètres du lieu de sa découverte, en respectant sa proximité avec le cours d’eau du Calavon et son orientation.

La reconstruction du monument Néolithique a donc nécessité la numérotation, le démontage soigneux et le remontage fidèle pierre par pierre de sa structure conservée. Pour le restituer entièrement, les pierres complémentaires ont été extraites à proximité du site d’origine, comme l’ont fait nos ancêtres, en utilisant la ressource locale des roches affleurantes, formées il y a 20 millions d’années sous les mers.

Avec ce projet de mise en valeur, les pierres, simples traces enfouies, sont ainsi devenues des témoins d’une activité humaine, d’un site et de son histoire.

Cette initiative expérimentale, originale et symbolique, a été portée par la commune de Goult, maître d’ouvrage, qui a participé activement aux travaux avec son équipe technique, soutenu par la DRAC PACA au travers des conservateurs du service régional de l’Archéologie et conçu par le Parc naturel regional du Luberon, maître d’œuvre. Les travaux ont été réalisés par la Maison des Métiers du Patrimoine.