Les nouvelles mesures agro-environnementales et climatiques

De 2015 à 2022, le Projet agro-environnemental et climatique porté par le Parc du Luberon a été mis en œuvre sur plusieurs filières dont le pastoralisme, la viticulture, les grandes cultures et, dans une moindre mesure, l’arboriculture. Au fil des ans, les agriculteurs se sont fortement mobilisés en souscrivant des MAEC pour atteindre en 2022, plus de 4 700 ha contractualisés. Les conversions en agriculture biologique représentent une superficie équivalente avec 4 000 ha engagés.

Lors de la souscription des MAEC 2015-2022, il a été observé une véritable motivation des producteurs dans la mise en œuvre des pratiques agroécologiques sur l’ensemble des filières agricoles, en cultures pérennes comme en cultures annuelles. Le territoire agricole en tant que support des paysages en Luberon-Lure a même évolué, principalement en zone viticole, avec une forte généralisation des enherbements. Cette campagne de souscription, discrète à son démarrage, s’est fortement dynamisée après 2018, pour atteindre en 2022 un pic de contractualisation, qui a permis de mobiliser pour cette seule année plus de 700 000 € d’aides pour les agriculteurs en MAEC.

Sur le volet pastoral des MAEC, les éleveurs ou les entités collectives se sont quasiment toutes engagés au sein des sites Natura 2000 historiques. Un nombre important ont pour objet d’avoir un plan de gestion adapté sur les zones à fort enjeu de biodiversité. Une autre moitié permet de limiter la quantité de la végétation le long des pistes pour la défense forestière contre les incendies.

Sur les grandes cultures, une partie significative des agriculteurs cherche des alternatives aux solutions utilisant des intrants chimiques. Ce PAEC 2015-2022 a vu s’intensifier l’introduction des légumineuses (qui ont la particularité d’absorber l’azote de l’air et de le restituer dans le sol par le système racinaire) dans les rotations comme une alternative intéressante aussi bien économiquement qu’écologiquement à l’utilisation d’engrais ou d’herbicides.
D’autre part, les agriculteurs ont constaté à la fois une meilleure couverture du sol qui est alors moins disponible pour les adventices, et une plus grande résistance aux maladies. La diversification des rotations par des légumineuses a permis en effet de maintenir les rendements et le taux protéique des céréales et limite de ce fait l’utilisation d’intrants ; elle a augmenté de ce fait les performances des producteurs.

En viticulture, la mise en place de l’enherbement sur l’inter-rang s’est généralisée pour près de la moitié des agriculteurs qui ont souscrit les MAEC. L’expérience de l’opération-pilote en Luberon entre 2016-2020, financée par l’Agence de l’eau, a été vertueuse. Il aura fallu 5 années pour que la profession comprenne le dispositif et qu’elle se l’approprie.

• En 2022, les demandes de MAEC « Arrêt de l’herbicide » par de nouveaux viticulteurs ont presque triplé par rapport à la période 2016-2018.
• Un GIEE sur le bassin du Calavon s’est constitué avec une association (ADAEL) constituée de 42 agriculteurs.
• Elle a pris le relais avec la production et la multiplication de semences pour les couverts des agriculteurs. Les sols nus hivernaux ont laissés place aux inter-rangs enherbés. Ces pratiques indispensables en zone non irriguée se sont révélées particulièrement indispensables depuis 2019 avec les canicules et sècheresses estivales.