Le 7 mars 2023 à Manosque, le Parc naturel régional du Luberon, Durance Luberon Verdon Tourisme et les partenaires de l’Espace valléen Luberon-Lure ont organisé les RENCONTRES DU TOURISME DURABLE EN LUBERON-LURE sur le thème « Gérer les flux, une chance pour le tourisme de demain : entre sous-fréquentation et sur-fréquentation, quelles solutions apporter ? », à destination des professionnels et institutionnels du tourisme.
Retrouvez dans cet article les temps forts de la journée et les téléchargements des présentations.

(photo PNRL-Solgne Louis)
Ouverture des rencontres du tourisme durable 2023
Après le mot d’accueil de Valérie Peisson, 2e adjointe au maire de Manosque et vice-présidente du Parc, Jean-Christophe Pétrigny, président de DLVAgglo, a posé le décor de cette rencontre :
« DLVAgglo est un territoire touristique connu et reconnu jusqu’à l’échelle internationale !
Si le tourisme est une chance, notamment en matière de développement économique, nous devons veiller à ce que les flux soient maîtrisés. Il nous faut réfléchir dès aujourd’hui aux solutions de demain afin de préserver nos paysages tout en accueillant les touristes dans les meilleures conditions possibles.
Une ambivalence qui nécessite une vision à long terme et qui doit concentrer nos efforts.
Je resterai attentif à l’équilibre entre la préservation et l’attractivité de notre territoire ! »
Puis Patrick Courtecuisse, vice-président du Parc naturel régional du Luberon, a rappelé le contexte du programme Espace valléen Luberon-Lure tout en introduisant le programme de la journée :
Le Parc naturel régional du Luberon est porteur, pour la seconde fois, d’un programme Espace valléen pour le territoire Luberon-Lure. Nous déployons une stratégie construite collectivement, qui soutient la diversification d’une offre touristique de qualité, de valorisation des patrimoines naturels et culturels du territoire pour la période 2021-2027.
Cette nouvelle stratégie Espace valléen 2021-2027 vise 3 objectifs :
- L’accélération de la démarche de diversification touristique 4 saisons dans l’espace et le temps
- Le renforcement de l’offre de services pour les habitants et les visiteurs
- La coopération autour de la destination écotouristique, des activités et sports de nature. […]
La fréquentation du Parc naturel régional du Luberon est marquée par une forte saisonnalité touristique principalement concentrée sur la période estivale. Ce phénomène de concentration est renforcé par des pics de fréquentation sur des sites naturels fragiles, dans des villages et sites de caractère. […]
La désaisonnalisation ou l’allongement de la saison touristique avec un étalement plus harmonieux dans le temps s’avère être un enjeu majeur pour le Parc du Luberon, que la crise sanitaire a davantage encore révélé, et qui devra répondre aux contraintes induites par les évolutions climatiques (raréfaction des ressources en eau, risques incendie et fermeture des massifs).
Aujourd’hui, nous avons souhaité vous réunir pour, ensemble, réfléchir sur la gestion des flux touristiques, et surtout d’ores et déjà apporter des réponses pour sensibiliser les professionnels et les institutionnels du tourisme, les visiteurs et les habitants, afin d’anticiper et de maîtriser les flux, en veillant à l’équilibre entre attractivité, mise en tourisme et préservation des ressources, des patrimoines naturels, culturels et paysagers. »
Propos introductifs par Pierre Torrente, grand témoin de la journée
Pierre Torrente est directeur du Campus des métiers du tourisme pyrénéen, ISTHIA, Université Toulouse Jean-Jaurès, et président de l’Association des Transitions des Territoires de Montagne.
L’activité touristique sur les territoires est aujourd’hui à un tournant.
Structurellement, le modèle tel qu’il a été imaginé depuis les Trente Glorieuses s’essouffle et conjoncturellement, les crises économiques, climatiques et sanitaires sont venues accélérer une situation qui de toute façon était inéluctable.
Cela se traduit par des bouleversements qui, dans le court terme, engendrent des problèmes dont les solutions restent souvent à imaginer. C’est le cas pour la sur-fréquentation dans certains sites qui questionne la façon d’y répondre.
À y regarder de près, ce n’est pas seulement en répondant à des situations problématiques que nous pourrons penser le tourisme de demain, mais en essayant de comprendre les relations complexes entre une activité touristique et le développement territorial.
Penser le tourisme de demain, c’est d’abord le comprendre pour ensuite agir, c’est identifier les éléments structurels et conjoncturels pour apporter des solutions qui engagent les territoires et les acteurs dans une nouvelle façon d’organiser le tourisme qui leur permette d’en vivre tout en préservant les équilibres économiques, sociaux et environnementaux. C’est dans cette perspective que les Rencontres du tourisme durable en Luberon-Lure s’inscrivent.
Réfléchir et construire ensemble le tourisme de demain sur nos territoires, c’est l’ambition qui nous anime.
Table ronde – La gestion des flux, une opportunité pour penser le tourisme au service du développement des territoires
Les participants ont pu présenter les différentes solutions imaginées ou mises en œuvre sur leurs territoires : Syndicat mixte Canigó Grand Site, Atout France, Grand Site Concors Sainte-Victoire, Conseil départemental de Vaucluse, Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, Parc national des Écrins.
Interventions protocolaires
- Michèle Cotteret, Département des Alpes-de-Haute-Provence
- Représentante de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, service montagne et massif alpin
- Philippe Matheron, Commissaire à l’aménagement, au développement et à la protection du massif des Alpes
— Comptes rendus des ateliers
- Atelier 1 : Entre concentration et dispersion des touristes, le point de vue des filières
La fréquentation ne peut s’exprimer en termes quantitatifs ou de seuil. Elle est relative à un contexte territorial, à une acceptabilité par les habitants, à une préservation des sites naturels, à une adaptation des infrastructures d’accueil. La gestion des flux renvoie à une notion d’équilibre.
La structuration de filières (comme l’itinérance ou l’œnotourisme) peut participer à une diversification de l’offre touristique et à une meilleure répartition des flux.
- Atelier 2 : Entre quantité et qualité, comment orienter au mieux les clients ?
Les clientèles génératrices de sur-tourisme estival, prioritairement les familles françaises, belges et italiennes, sont attirées par les atouts « phares » du territoire (champs de lavande, ocres, villages perchés, marchés locaux…).
Pour atténuer la sur-fréquentation estivale, les acteurs du tourisme doivent poursuivre leurs efforts en faveur de la désaisonnalisation (élargir les périodes d’ouverture ; développer l’offre de séjour hors-saison ; créer des animations et des évènements majeurs au printemps et à l’automne…).
- Atelier 3 : Entre sous-fréquentation et sur-fréquentation, quels outils et dispositifs mobiliser ?
Une action inspirante a été mis en œuvre à l’été 2022 : c’est la campagne de redirection des flux sur les sites ocriers du Luberon grâce à l’utilisation de l’application Waze.
À partir du recensement des sites sur-fréquentés du Luberon, des solutions peuvent être proposées pour les « dé-saturer » : aménagements pour faciliter les flux (parkings, signalétique) ; accès aux sites en horaires décalés ; réservation obligatoire pour réguler les accès ; désengorger les marchés « provençaux » à forte attractivité vers des marchés plus confidentiels ; s’appuyer sur des influenceurs pour attirer les clientèles vers des sites moins connus…
Clôture des Rencontres du tourisme durable 2023
La journée s’est achevée avec une riche synthèse de Pierre Torrente, qui nous a engagés à être davantage prospectifs et imaginatifs, en lançant quelques questionnements pour l’avenir : quelle sera la place de la voiture dans 10 ans ? Pourquoi démultiplier la création de parkings aujourd’hui ? Et si l’on considérait le tourisme, non en mono-ressource, mais comme une activité économique à développer dans un système de services, d’autres activités, au sein de lieux de vie habités.
Il faudra à la fois du courage politique en matière de tourisme durable et de l’éducation dès le plus jeune âge. […] Si l’apprentissage du tourisme n’entre pas à l’école, on n’arrivera jamais à faire un tourisme responsable, durable, équitable. (Pierre Torrente)
Les mots de la fin sont revenus à Camille Galtier, maire de Manosque, et Patrick Courtecuisse, vice-président du Parc.
L'ESSENTIEL
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> Organisé par le Parc du Luberon en partenariat avec l’Office de tourisme Durance Luberon Verdon
> Dans le cadre de l’Espace valléen Luberon-Lure 2021-2027, soutenue par le Commissariat à l’Aménagement, au Développement et à la Protection du massif des Alpes, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Départements des Alpes-de-Haute-Provence et de Vaucluse
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