Le Parc du Luberon protège les chauves-souris

Les chauves-souris (ou chiroptères) sont des animaux vulnérables. À cause de leurs caractéristiques naturelles et des activités humaines, plusieurs espèces sont actuellement menacées de disparition à court et moyen termes en Provence-Alpes-Côte d’Azur :

• destruction de leurs lieux de vie ( arbres creux abattus, retrait des haies, destruction des bâtiments, suppression de l’accès aux greniers et aux caves)
• éclairage nocturne
• usage de produits toxiques (emploi généralisé de pesticides en particulier pour le traitement des charpentes)
• dérangement dans les greniers de reproduction ou dans les grottes d’hibernation
• prédation : chouettes, chats…
• faible taux de reproduction : un bébé par an, les jeunes sont vulnérables la première année.

Depuis de nombreuses années, le Parc du Luberon protège les colonies de chauves-souris à travers plusieurs actions phares :

• inventaire et suivi des populations de chauves-souris,
• conservation de leurs habitats,
• sensibilisation et animation auprès des scolaires, du grand public, des propriétaires et des agriculteurs.

Dans le cadre du Plan régional d’actions chiroptères (PRAC) encadré par le Groupe Chiroptères de Provence (GCP), le Parc du Luberon réalise des inventaires des chauves-souris. Ceux-ci permettent de recenser les lieux dans lesquels elles gîtent et de suivre l’évolution de leurs populations. De nouveaux gîtes majeurs sont inventoriés et de nouvelles espèces sont recensées, en particulier dans les sites Natura 2000.

Au total, 21 espèces de chauves-souris ont pu être inventoriées ces dernières années sur les sites Natura 2000 du Luberon.

En juillet 2021, le Parc a réalisé avec le Groupe Chiroptères de Provence une nouvelle session d’inventaire de la population de Petit rhinolophe sur les communes classées Natura 2000 du territoire. 615 petits rhinolophes adultes ont été recensés, marquant une augmentation de la population connue au fil des années, malgré un nombre de gîtes en diminution.

Cette même année, le Parc a recensé également 60 grands rhinolophes dans une grotte du vallon de l’Aiguebrun par comptage visuel et écoutes, 90 petits rhinolophes à Céreste et 615 minioptères de Schreibers dans une ancienne carrière de pierres à Ménerbes.

Le château de Pélicier à Manosque est devenu l’un des sites de reproduction les plus importants de petits rhinolophe…

… grâce au maintien du bâtiment et à des aménagements adaptés pour conserver et favoriser cette espèce par le Parc du Luberon et l’Office national des forêts (propriétaire du château de Pélicier) depuis 2012. Ce site accueille depuis lors une importante population de petits rhinolophes, ainsi que quelques grands rhinolophes, oreillards gris et murins à oreilles échancrées.

Le Parc du Luberon peut proposer au propriétaire une convention « Refuge pour les chauves-souris », qui permet d’aider le propriétaire du gîte à aménager son logement et à adapter les travaux selon la sensibilité des chauves-souris présentes. Le Parc peut aussi proposer d’accompagner le projet avec l’aide d’un architecte afin de réfléchir ensemble à l’aménagement futur.

Le Parc veille également à conserver un réseau d’arbres « gîtes » en forêt, accueillant la biodiversité du stade forestier terminal (exemple : les espèces Barbastelle d’Europe et Murin de Bechstein).

Protéger les chauves-souris passe enfin par la sensibilisation auprès du grand public, des scolaires et des agriculteurs.

Le Parc met en place des partenariats avec des agriculteurs (viticulteurs et arboriculteurs). L’objectif : accompagner les agriculteurs dans des démarches favorisant la présence de chauves-souris.

Pour le grand public, des animations sont réalisées lors d’évènements : conférences sur la biodiversité nocturne et sur l’impact de la pollution lumineuse, ateliers pour la construction de nichoirs, etc.

Pour les enfants, des animations ont lieu dans des écoles du territoire afin de sensibiliser les jeunes à la protection des chauves-souris, les informer sur ces mammifères volants et combattre les idées reçues.