Notre région possède un patrimoine fruitier remarquable ; beaucoup de produits typiques du terroir sont attachés à ces variétés locales. Certaines sont encore bien présentes : l’olive Aglandau, principale variété de l’huile d’olive de Haute-Provence ; le célèbre bigarreau Napoléon, la poire Sarteau ou le melon Prescott, dont sont faits les fruits confits d’Apt.
Mais d’autres variétés, et non des moindres, tombent dans l’oubli. Les variétés locales d’amandes, utilisées traditionnellement pour faire les dragées, le nougat noir et le calisson d’Aix, tendent à disparaître. De même pour la figue Marseillaise (la figue séchée des treize desserts), ou la prune Perdrigon Violette qui, une fois séchée, était vendue sous le nom de pistole.
Depuis les années 1980, le Parc naturel régional du Luberon a réalisé un travail important d’inventaire et de mise en collection des variétés fruitières régionales. Une partie est regroupée à La Thomassine [5] à Manosque, l’autre dans une quinzaine de vergers villageois et paysans, constituant ainsi un véritable centre régional de ressources génétiques des variétés fruitières anciennes.
Les productions fruitières, une culture de longue date en Luberon
Par sa situation géographique et son histoire agricole, le territoire du Parc naturel régional du Luberon présente une grande diversité d’espèces cultivées : fruitières, légumières, fourragères, céréalières, adaptées aux terroirs méditerranéens.
Les conditions pédoclimatiques sont favorables à la production fruitière. Elle a toujours tenu une place importante dans l’agriculture du Luberon, principalement en plaine de la Durance, autour de Cavaillon et Manosque. C’est là que se situent encore aujourd’hui les plus importants vergers (pommes principalement). On trouve aussi une production importante de cerises dans le pays d’Apt.
Cette production reste diversifiée : pêchers, abricotiers, amandiers, figuiers, oliviers, cerisiers, pruniers, poiriers, pommiers… En effet, au-delà des variétés commerciales, il existe une grande richesse de variétés dites « anciennes » (variétés régionales ou d’intérêt régional). Cette diversité, à l’origine, provient soit de plantes sauvages soit de créations variétales (par croisement). Mais beaucoup ont été importées par des voyageurs puis implantées localement.
Depuis l’intensification de l’agriculture (mécanisation, standardisation des productions…), cette biodiversité cultivée régresse. Des espèces et des variétés disparaissent.
Inventaire et conservation par le Parc du Luberon
Depuis les années 1980, face à cette perte de biodiversité, un important travail de recensement, de conservation et de sensibilisation est mené par le Parc du Luberon et ses partenaires (pépiniéristes, producteurs, associations…).
La Maison de la biodiversité est créée à Manosque en 1997 sur le domaine de la Thomassine. Elle propose depuis lors un verger conservatoire de plus de 400 variétés. Le site a aujourd’hui été renommé “La Thomassine-Vergers et jardins conservatoires”.
Ce projet essaime son patrimoine génétique sur le territoire du Parc sous forme de mini-vergers collections : les vergers villageois en partenariat avec des communes et des associations, et les vergers paysans en lien avec des agriculteurs.
Pour une description des variétés fruitières : télécharger le livret “Plantez les saveurs de Provence” [7]
Ces collections ont permis d’entamer un travail de recherche, en partenariat avec le Groupe de recherche en agriculture biologique (GRAB), ou l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) pour recenser, et décrire les variétés sur des critères comparés de résistance aux maladies, de précocité etc… L’objectif étant aussi de proposer aux agriculteurs, via les pépiniéristes qui en assurent la multiplication, des variétés adaptées aux enjeux de l’agriculture de demain, plus résilientes et mieux adaptées au changement climatique.
Cette démarche globale s’inscrit dans les réseaux et intègre les bases de données gérées ou animées au niveau national (via la Fondation pour la Recherche sur la biodiversité (FRB), l’INRAE, le Groupe d’Étude et de contrôle des Variétés Et des Semences (GEVES), la Fédération des Parcs naturels régionaux…), voire international (via le TIRPA, Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture).
— Programme Fruinov : pour la valorisation des variétés d’intérêt régional
Entre 2016 et 2018, le Parc du Luberon a mené un programme de recherche participative, avec le GRAB (Groupe de recherche en agriculture biologique) et l’INRAE, pour évaluer la résistance naturelle des variétés anciennes d’arbres fruitiers aux maladies et ravageurs, en associant tous les acteurs volontaires de la filière. Les résultats ont été mis en ligne sur une plateforme Wiki. Cette plateforme permet à tout professionnel ou amateur d’apporter ses propres observations sur chaque variété.
Voir la description des variétés : sur le wiki du programme Fruinov [8]
— Voir la vidéo de présentation de La Thomassine
Les variétés paysannes de blé tendre
Le Parc du Luberon travaille également sur la sélection et la sauvegarde des variétés paysannes de blé tendre dans le cadre de la structuration de la filière panicole. Là aussi, la sauvegarde s’accompagne d’une évaluation agronomique comparée des variétés, notamment sur des critères de résistance au stress hydrique, caractéristique des régions méditerranéennes.
LE SAVIEZ-VOUS ?
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> La Thomassine, c’est un conservatoire des variétés anciennes et régionales d’arbres fruitiers, niché sur le domaine de la Thomassine à Manosque, véritable écrin
en coteaux alimenté par trois sources. Le Parc y accueille le public pour des visites des vergers et des jardins thématiques et une sensibilisation à la biodiversité domestique.
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La Thomassine-Vergers et jardins conservatoires
Maison du Parc
60, place Jean Jaurès – 84400 Apt
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> 04 90 04 42 00